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ORDRE MARTINISTE DES RITES UNIS
14 novembre 2010

Thèses pour la Gnose. III et fin

V. - La gnose est une connaissance universelle.

1. La gnose dépend des personnes - Dieu et les hommes - quoique la Tradition subsiste éternellement en soi. Elle s'offre à travers le temps et l'espace, mais ne se donne pas, ni même ne se propose à tous les hommes. La gnose n'est pas universaliste, elle est à la fois gratuite, du côté de Dieu, et volontariste, du côté de l'homme.

2. L'universalité de la Tradition n'entraîne pas l'équivalence, quant à l'existence et quant à la valeur, quant à l'extension et quant à la compréhension, de toutes traditions, de toutes religions et de tous gnosticismes. Mais la gnose habilite toute tradition, toute religion, tout gnosticisme, relativement.

3. L'objet provisoirement tel, de la gnose est universel : Dieu, l'homme et l'univers, et les rapports qui existent entre eux.

4. Sans les rapports qui existent entre Dieu, l'homme et l'univers, il n'y aurait pas de gnose possible. La gnose est la connaissance, et la jouissance, de la loi universelle, expression de l'Etre éternel. Haute Science, Grand Art, Science totale, Science des rose-croix.

5. La gnose fait connaître Dieu en la créature et la créature en Dieu : Un dans tout, tout dans un. Le monde est une théophanie et l'homme, image de Dieu, Lui ressemblera grâce à la gnose.

6. Le nombre est le médiateur universel, qui fonde l'analogie universelle.

7. Le rapport de la gnose à la science, au sens moderne, fait problème. Thèse en l'espèce : l'opposition est radicale ; la gnose, sous ce rapport, est « une science absolument à part de cette science mensongère et pleine d'éléments contradictoires dont on s'est jusqu'ici vainement occupé; une science [7] qui unit tout ce que la fausse science divise, qui vivifie tout ce qu'elle tue, assigne à chaque chose sa raison, non pas morte, mais perpétuellement agissante; à chaque être sans en excepter Dieu même, son pourquoi, son comment, et la mesure et le nombre de sa réalité ; une science enfin qui manifeste au monde sa destinée, qui apprend à l'homme son histoire secrète, et qui, par une anatomie hardie de tout ce qui est, s'élève graduellement jusqu'à celui par qui tout est, et sans lequel il est absolument impossible de rien connaître et de rien expliquer ». (Saint-Martin).

8. Corollaire de la thèse précédente : la coexistence pacifique et plus encore la collaboration sont impossibles. Même si la science se targuait ou supportait de ne pas tourner au scientisme qui est la science totalitaire (encore qu'on puisse voir là un pléonasme), la gnose ne tolérerait pas d'abandonner à la science une partie du réel ou un de ses aspects, serait-ce dans la province de l'illusoire; d'autant que le gnostique de notre âge est toujours en droit de craindre que la science ne cède au refus, selon sa nature, de rester cantonnée et que le scientisme latent - point de science, point de technique sans idéologie avouée ou hypocrite - s'en manifeste tôt ou tard.

9. L'hypothèse en l'espèce appelle cependant une thèse propre : la coexistence est un fait ; la gnose est la « science » coexistent ici et maintenant. Il est loisible à la gnose d'accaparer des données établies par la « science » ; elle y est d'autant plus autorisée qu'il ne peut s'agir que d'un recouvrement : les résultats scientifiques utiles au gnostique, à l'apprenti gnostique, procèdent de l'exercice partiel et accaparé par la science, d'activités légitimes, conformes à la loi universelle. Mais on prendra garde aux adhérences et aux contaminations éventuelles, en isolant ces données des autres et surtout de l'idéologie scientifique. Au gnostique de récupérer le fruit de l'érudition. Mais avec quelle sagesse !

VI La gnose est une théosophie.

1. La gnose, connaissance religieuse, traditionnelle, initiatique et universelle, la gnose, connaissance parfaite, est à la fois science et sagesse, non pas en synthèse, mais en symbiose et par essence; et donc par définition aussi.

2. Cette science sapientielle, cette sagesse savante n'est telle qu'à cause de son origine, de son objet récapitulatif et de sa fin : Dieu et sa Sagesse. (Mais la gnose pourrait-elle être parfaite si elle n'était de Dieu ?)

3. Connaître Dieu et sa Sagesse - la gnose - c'est connaître la vie éternelle en se conformant à Dieu, en y conformant son vouloir comme son désir y tend. (Mais il s'agit bien de connaître, et non pas seulement de croire).

4. Il est donc juste de définir aussi la gnose, spéculation amoureuse, comme un amour spéculatif.

5. Rien de plus pervers que la quête académique de la gnose. En prétendant exposer la gnose à une connaissance objective, ou bien l'on discrédite la [8] doctrine ou bien, la doctrine indemne, on discrédite l'idée, qu'on y estimait à juste titre inéhérente [sic], d'une liaison fondamentale entre la qualité morale et spirituelle (au moins de désir cultivé) propre à l'opérateur et le discours explicatif d'une expérience elle-même indémontable et personnelle ; pire trahison encore que la première.

6. Entre les principaux thèmes d'observation et de réflexion insinués au gnostique de désir, semblent se détacher d'abord : a) Les articles cardinaux de la doctrine gnostique - et pourquoi pas de la dogmatique gnostique, et pourquoi pas le symbole gnostique ?; b)La gnose chrétienne et les gnosticismes chrétiens, réputés orthodoxes et réputés hérétiques, pourquoi ?; c) Les gnostiques sauvages, dont la gnose en règle serait la dernière à contester l'existence : mystiques et savants, philosophes et poètes, experts en occultisme, sur autant de routes donc chacune est la version sauvage des autres.

7. Le théosophe est celui « qui fait la théologie, qui a une grande connaissance des choses divines ». (Dictionnaire de Trévoux). C'est la plus simple, la plus exacte, la plus profonde et la plus riche définition du gnostique.

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