le Serpent et l'Ermite. Fin

Rouge et vert sont deux couleurs qui se fondent, et par ce fusionnement elles expriment la complémentarité, l'unité des différents mondes vivants qui s'opposent au sein d'un savant et périlleux équilibre.

D'une phrase s'ouvre une belle perspective d'étude et de méditation !

Rapidement, juste pour situer notre personnage en titre : qui était Oswald Wirth ? Joseph Paul Oswald Wirth est né le 5 août 1860 dans la petite bourgade suisse de Brienz. Un événement capital marquera sa vie en 1887 : sa rencontre avec Stanislas de Guaita qui devient son mentor, c'est un poète, un écrivain, un kabbaliste. Wirth, devient son ami, son disciple. Il va prendre une part active et de premier plan dans tous les Milieux de l'Occultisme de la Belle Epoque et, il va se révéler comme l'un des maîtres ésotériques incontestés du 19e s.» Il est l'auteur de nombreux ouvrages sur la Franc-maçonnerie et sur le symbolisme. Wirth est marqué, auréolé par la discrétion, le mystère. Il aura des liens discrets dans « l'affaire » de « Rennes le Château. » C'est un familier de la « Librairie du Merveilleux » boulevard Raspail, lieu de ralliement des habitués de la « Villa Bleue » de Nice. Il y rencontrera des personnages avec lesquels il se liera, certains sont Martinistes, font partie du « Grand Prieuré de Sion » comme Claude Debussy par exemple, ... ajoutons Ernest Chausson, Emma Calvé, célèbre soprano, pour ne citer que les musiciens.

Marqués nous le sommes, du moins je le pense, par cette présence insolite d'un ophidien chez l'Ermite, que peut-on en dire de plus ? On en compte pas moins de 2500 ou 2700 espèces, aucune n'est à privilégier pour figurer sur la Lame VIIII ! Tous ces reptiles sans exception inspirent une répulsion ancestrale, une crainte mémorielle à celui qui en croise un sur sa route. Nul ne peut les fixer dans les yeux ! Le Serpent a conservé de son passé le pouvoir d'analyser, donc de déjouer les pièges qui le guettent. Une certaine croyance populaire, l'accuse de vouloir anéantir la Création Divine, et pour mener à bien cette tâche peu importe la couleur, il faut l'écraser par la tête ! Qui pense spontanément à concevoir le Serpent comme le représentant de la Sagesse Divine ?! Jésus nous dit pourtant, et cela interpelle, déconcerte, de prendre modèle sur lui : « Soyez sages comme les serpents. Dans la Genèse où il est appelé Nashash, il personnifie par son aspect longiforme une libido démoniaque endormie, mais toujours sournoisement présente dans chaque individu, même chez les Saints Hommes, et Saintes femmes ! Il demeure, qu'il soit rampant, volant ou marin dans l'inconscient collectif l'instigateur de la « Grande Tentation. » Rien n'est plus commun que la présence du serpent, du dragon dans les énigmes, les fables et les figures symboliques de la Science Hermétique, c'est une figure vedette des folklores ! Dans les temps anciens il participait au destin de la Cité, prêtres et devins pratiquaient l'ophiomancie avant de prendre une décision engageante.

Pour conclure :

René Alleau bien connu pour ses recherches sur le symbolisme et l'alchimie résume : « ce nom de Serpent a été donné, à toutes les époques et en des aires culturelles diverses, aux initiés eux mêmes, qui recevaient le double pouvoir de faire monter ou descendre la force magique universelles. » Le nom de Serpent a été donné au Mercure, parce qu'il est roulant comme l'eau, et qu'il serpente de même manière.

Etc. !

Lumen, Moscou, le 31 mai 2010.